Mise à jour – Laura

Dans la série «Mises à jour», que dire de Laura ? Elle a toujours autant de plaisir de venir chez nous, que ce soit pour y rejoindre son cousin Enzo ou rester simplement avec son frère. Une fois ou l’autre elle même venue seule passer la nuit. Elle est bien équipée pour jouer et ne s’en prive pas. Elle anime ses poupées ou ses figurines et se plonge très vite dans ses jeux.

Laura prend soin de ses poupées, ses peluches ou son Barbapapa.

Même les objets du ménage peuvent contribuer à ses jeux.

Parfois, pour changer, Laura se met au dessin.

Au gré des moments que nous passons ensemble, c’est pourtant de plus en plus souvent ce qu’elle nous dit, ce qu’elle révèle de ses pensées, les expressions qui lui viennent qui sont le plus frappant. Il faudrait pouvoir les enregistrer en direct ou à tout le moins s’en souvenir assez longtemps pour les retranscrire. Hélas beaucoup de bons mots se perdent ainsi avec nos souvenirs ; mais en voici tout de même un florilège :

Un jour de grand vent ses yeux se mettent à couler  :  – Tu vois Grand-papa, le vent, ça nous fait des petites larmes.

Un soir elle téléphone et m’annonce que le lendemain, elle nous amènerait une surprise : – Tu sais, ce sera bien, cette surprise. Mais il faudra que tu restes bien calme quand je t’amènerai cette surprise. D’accord ? Hélas le lendemain cela était oublié et on ne saura jamais pourquoi cette mise en garde avait semblée si importante.

Un jour nous sommes dans la voiture et allons à Delémont. Au sortir du tunnel, soudain Laura dit : – Moi je vais mourir. Moment d’intense stupeur. Puis : – Moi un jour je devrai aussi mourir. Grand-maman :  – Oui, bien sûr, Laura. Mais pas maintenant. Ce sera quand tu seras beaucoup plus grande, quand tu seras vieille. Tout le monde doit mourir un jour. Et déjà, Laura change de sujet. Le lendemain, descendant de la chambre vers le salon elle dit : – Tu sais, Grand-papa, Papy René, il est mort. Mais Mamie Viviane, elle l’a toujours dans son cœur. On comprend mieux…

Nous retournons avec plaisir nous promener autour de l'étang à Cornol.

En promenade à l’étang de Cornol, nous pestons contre des propriétaires de chien qui laissent leurs chiens en liberté autour de l’étang. Sur un petit sentier latéral (que nous baptisons «chemin mystérieux»), un panneau demande la tenue en laisse des chiens pour le respect des nids, gîtes et couvées. Grand-maman a expliqué ce panneau à Laura. De retour à la voiture, le propriétaire de chien est toujours là, son chien détaché. Il nous assure qu’il ne nous fera rien (le refrain habituel). Alors Laura : – Monsieur, quand tu passeras par le chemin mystérieux, tu devras l’attacher, ton chien. À cause des petits nids et des petits animaux.  Sinon, Grand-maman va appeler la police. Lui, en notre direction : – Si elle dit ça, c’est qu’elle répète ce qu’elle a entendu dire !  Certes, mais une fois de plus, la vérité sort de la bouche des enfants.

Un jour après le dîner nous buvons le café au salon. Laura est près de nous sur le canapé, sa tête posée sur le ventre de Grand-maman. Soudain elle se redresse et demande : – Grand-maman, toi, quand tu seras grande, tu auras aussi un bébé dans ton ventre ?

Un matin, dans la voiture avec Grand-maman, elle aperçoit la lune encore bien ronde qui va se coucher à l’horizon. – Oh, regarde Grand-maman, le soleil fait comme la lune…

Le mercredi matin, promenade avec les deux grands.

Un mercredi matin, de retour d’une promenade, nous voyons des vaches dans un champ. Elles se sont couchées et ruminent. J’explique à Laura et Enzo pourquoi elles semblent manger alors qu’elle ne broutent plus. Soudain Laura : – Moi, j’aimerais bien être une vache dans ce pré ! – Ah bon, et pourquoi donc ? – J’ai faim ; elles au moins, elles peuvent manger !