…sont les jours consacrés à Enzo. En fait depuis que Pauline a vu son temps de travail réduit en raison de sa grossesse, Enzo passe chez nous le mercredi après-midi et le jeudi matin.
Ainsi il a le temps de faire la sieste, de jouer, de bricoler avec Grand-maman. Il aime aussi les sorties (promenades ou courses), regarder certaines émissions de télévision ou les photos enregistrées sur l’ordinateur. Bref, il aime retrouver les activités auxquelles il est habitué. Il tient à ses rites.
Le jeudi matin, je vais chez lui à l’heure du départ de Vincent et attend qu’il se réveille, en général aux alentours de 8h30. Le temps ensuite de démarrer la journée, de regarder/raconter un livre ou l’autre puis de se laver, s’habiller, de boire un sirop, se préparer et vient le temps de la «promdanne» pour laquelle il ne manque jamais d’idées (mais il en change très vite).
Il faudrait pouvoir enregistrer en continu une telle matinée pour ne laisser échapper aucune anecdote, aucune des sorties amusantes, aucune des remarques intéressantes qui fusent. En voici quelques traces, maigre florilège par rapport à la matière qui serait abondante… si la mémoire était à la hauteur.
• la nouvelle voiture
Au gré des nos promenade Enzo se familiarise avec les particularités de la nouvelle voiture et de son tableau de bord qu’il observe et examine attentivement. Il a même vu un jour «deux fois la lettre E comme pour mon nom : Enzo» !?!? C’étaient en fait les chiffres 3 de l’affichage digital de la vitesse (33km/h).
Tout comme sa cousine Laura – qui en fait l’éloge chaque mardi quand je vais la chercher et la ramène de l’école – il apprécie l’accoudoir central rabattable entre les sièges avants (Laura dit que le revêtement en est tout doux).
Un jour, alors que nous montions la route de Coeuve pour aller acheter des pommes, Enzo me demande : «Dis, Grand-papa, tu ne roules pas un peu trop vite ?» «Mais non, ne t’en fais pas !» Hélas, quelques dizaines de mètres plus loin, des agents de police nous interceptent : Excès de vitesse – amende. Pendant que le policier remplit ses papiers, Enzo, tout impressionné, me demande ce qu’il se passe. Je le lui explique. Voilà que sa mine s’assombrit et au bord des larmes, il me demande :«Tu vas devoir aller en prison ?»
C’est ainsi que nous vîmes un agent de police – nullement dérangé par la contradiction – simultanément me délivrer les papiers de l’amende et rassurer Enzo en lui disant que «mais non, ce n’était pas grave, pas grave du tout» et que «c’était très bien qu’il soit bien attaché sur sa chaise» et que «c’était tout à fait juste !»
Depuis lors, chaque fois que je roule avec Enzo à l’intérieur d’une localité, j’ai un petit avertisseur oral de vitesse qui se manifeste réguèrement…
• les promdannes
Il est plus que probable qu’elles feront le plus souvent l’objet d’articles spécifiques dans ce blog. Enzo y tient et il y prend du plaisir. Il a toujours des idées ; la difficulté serait plutôt de sélectionner chaque fois celle qui convient le mieux. Comme variante ou en complément, il aime bien aussi faire un tour avec son vélo et que je l’accompagne avec le mien. Même sur les petites routes du Cras d’Airmont, ce n’est pas une sinécure de rouler ainsi à deux, mais ne serait-ce qu’en raison de l’attrait de la place de jeu la motivation est puissante.
• trains et voitures (de course)
En dehors du binôme hockey et patinage c’est ce duo qui occupe une place centrale dans les intérêts d’Enzo. D’où nos premières sorties de la saison :
l’une à Glovelier, dans l’intention d’y voir le train des Franches-Montagne (et là une agréable surprise nous attendait) :
Trains_Glovelier from JFrC on Vimeo.
l’autre à St-Ursanne
et parce qu’on peut rentrer en parcourant le trajet même de la course de côte des Rangiers (qu’il est allé voir avec son Papa cet été).
• les jeux
Trains et voitures, là encore. Et voici que sortent du sous-sol de nouvelles découvertes héritées des tontons :
Legos_Duplos from JFrC on Vimeo.
• les patins et le hockey
À coup sûr on va en reparler, car j’ai ouï dire qu’il se prépare des choses.
• les bons mots
– J’ai une idée : Je pourrais revenir dormir ici une fois avec mon p’tit frère. Tant qu’il sera petit, je ne vais pas le laisser seul !
– Je te le dirai quand on sera arrivé là-bas, vers le brochet. (Nous sommes autour de l’étang de Cornol, il parle de la sculpture.) Comme j’émets un doute. il ajoute : Si, si, c’est sûr, sûr comme une rayure. (!?!)
– Quand je s’ra grand je veux faire voiture de course, auto cross et ambulancier. J’veux trouver une femme et faire plein de p’tits frères. J’veux aller dans une famille où il y a deux mamans pour trouver une femme et faire plein de p’tits frères. J’veux aider les femmes à avoir leurs bébés comme le docteur Lopez.
– Quand je s’ra adulte, j’vais aimer le maïs, mais quand je s’ra adulte.
– Quand j’s’rai plus puni de patins et de jambières… Ah bon, tu es puni ? Oui, parce que j’ai patiné sur le carrelage.
Décidément ces bons mots restent un pur régal! A noter que lorsque Enzo nous a décrit en soupant tout ce qu’il voulait faire plus tard, je lui ai demandé à quoi ressemblerait sa femme. Il s’arrête, me regarde, et dit « ben elle aura un gilet gris, une robe, des cheveux courts blonds (il me décrit donc, si ce n’est pas mignon!) mais rectifie: « euh non finalement elle aura les cheveux rouges comme grand-maman Marie-Claire! ».
Une autre fois il me parle de ses futurs enfants. Je lui demande avec qui il voudra les faire. Il se vexe, et répond sèchement: « ben avec toi maman ». Je lui explique que ça ça ne sera pas possible…Il a fondu en larmes me priant « je t’en supplie maman dis oui! Je veux les faire avec toi! » (ont suivi de longues explications…Tonton Jérôme et tonton Fabien ne peuvent pas faire leurs bébés avec grand-maman non plus! A ce cher Oedipe! 🙂