Allez savoir comment et pourquoi ce vendredi, à table avec Laura et Quentin, la discussion en vient aux langues étrangères. Est-ce à partir des leçons d’allemand à l’école ou plutôt en rapport avec nos projets de voyages en Russie cet été ? Je ne saurais plus le dire. Toujours est-il que le sujet suscite de l’intérêt. Fatalement on mentionne ainsi ces langues « exotiques » qui nous valent non seulement des sons inhabituels à nos oreilles, mais qui en outre s’écrivent autrement qu’avec nos caractères latins. Quentin est tout particulièrement frappé d’apprendre ou de réaliser que cela existe. L’ordinateur vient alors à la rescousse et va nous permettre de lui montrer des exemples de caractères cyrilliques, hindis, japonais, arabes ou chinois.
Il n’en faut pas plus pour que Quentin se sente incité voire appelé à explorer cette découverte…
Le voilà qui se met en piste pour rédiger quelques lignes en langues étrangères écrites en caractères non-latins de son cru selon son imagination.
« Ben quoi…? Faut quand même bien qu’j’essaye, non ? »
Alors là, même Google Traduction n’y retrouverait pas ses petits… Quelle imagination !
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Ce seront d’autres langues, de mauvaises langues celles-là, qui marqueront l’après-midi pour Laura.
À la sortie de l’école, Laura se fait attendre. Au moment où elle sort enfin, elle est entourée de deux camarades et je m’aperçois qu’elle a une bien petite mine. Je remarque qu’elle ne retient qu’avec peine des larmes de chagrin. Elle répond à mon interrogation qu’en effet il s’est passé quelque chose qui lui a fait de la peine. Je la serre dans mes bras et lui propose que nous allions dans la voiture où elle pourra raconter ce qu’il s’est passé. Elle acquiesce, mais dans la foulée me demande :
- T’es d’accord que j’aille avec mes copines au magasin ? Elles voudraient me payer quelque chose pour me consoler parce que je suis triste ?
Et les voilà descendant la Grand’Rue toutes les trois. De longues minutes plus tard, elles réapparaissent. Camille, sa voisine, tient dans les mains un cornet de sucreries et de friandises qui de toute évidence les ravit toutes. Du coup le moral va un peu mieux au moment où nous prenons le chemin du retour.
En fait, pendant le trajet, elle me dit qu’elle voudrait raconter ce qui lui est arrivé d’abord à Grand-maman. Ce qu’elle ne manque pas de faire dès son arrivée.
Finalement ce n’est donc que bien plus tard que j’apprendrai dans les grandes lignes ce qu’il s’était passé : son (ex-?)copain Esteban lui avait répondu de manière blessante et méchante en classe devant tous les camarades. Elle en a été très chagrinée et ébranlée. Heureusement que sa maîtresse a su trouver les mots pour la réconforter et ses copines les gestes pour la consoler.