Jumeaux : une étape vers plus d’autonomie – 4 novembre 2021

[Note du rédacteur : les deux précédents articles ont été complétés afin de réparer une omission, elle-même due à une confusion qu’il a fallu corriger.]

En ce mois de novembre, les semaines de garde tendent à reprendre un cours relativement normal, c’est-à-dire selon un programme variable et toujours irrégulièrement irrégulier, mais non sans schémas répétitifs.

Les trois plus grands, qui vont tous au Collège Thurmann, nous les voyons moins qu’avant et en principe c’est seulement le mercredi, puisque les autres jours, ils mangent à la cantine de l’école. Le mercredi, donc, Laura vient parfois dîner mais passe ensuite souvent son après-midi de congé avec ses copines ou avec Rémi qu’elle retrouve à Porrrentruy. Enzo vient généralement dîner puis va volontiers s’isoler dans notre chambre avec son iPhone. Il réapparaît si et quand il a des devoirs à faire pour lesquels il sollicite un coup de main de notre part… et pour le goûter. Quentin, lui, ne vient que plus tard, après les leçons d’économie familiale et donc il a déjà mangé. Sa grande question est de semaine en semaine la même : « Est-ce que les couz’ (trad. : les cousins) sont là ?« . S’ils ne sont pas là, il ira volontiers passer (au moins un moment de) son après-midi à « l’Espace Jeunes » à Porrentruy. Les devoirs ? …?? …!! … euh, passons…

En revanche, Robin, Malo et Céleste viennent encore généralement deux fois par semaine dîner chez nous et restent ou reviennent l’après-midi après l’école. Robin se déplace par ses propres moyens : Quelle que soit la météo, il fait les trajets à vélo. En fin d’après-midi, après les devoirs surveillés ou les cours facultatifs d’allemand supplémen-taires, il peut rentrer chez lui. Si Enzo n’est pas encore rentré (avec son horaire de journée continue c’est rarement le cas), il reste seul un moment… et il adore ça !

La grande nouveauté de cet automne réside dans le fait suivant :

Depuis le jeudi 4 novembre, Malo et Céleste viennent seuls à pied de l’école jusque chez nous !

Cela fait plus d’une année (scolaire) qu’ils rêvaient de et insistaient pour faire au moins un bout de leur chemin à pied avec leurs camarades, plutôt que d’être « enlevés » en voiture à la sortie de l’école. Ainsi les points de rencontre s’étaient déplacés de la cour de l’école à la place du 23-juin (près de la fontaine, devant la boulangerie) ou à la place devant l’ancien restaurant de la Diligence, ou encore, depuis cet été, devant la maison à la façade ornée de la peinture de la petite Gilberte. Et chaque fois se répétait le même scénario : À peine installés dans. la voiture, ils en ouvraient les fenêtres pour héler leurs copains à grands cris en les dépassant tout au long du chemin.

Ce jeudi, arrivant près du passage à niveau, ils sont au milieu de toute une petite cohorte de camarades qui rentrent ensemble – et qui s’étaient déjà arrêtés au kiosque -, ils insistent et insistent pour continuer à pied avec eux.

– Bon, OK. Mais alors, vous restez bien sur le trottoir et vous êtes prudents !

Le temps d’une course au village et en rentrant je finis par les rejoindre presque au bout du chemin :

Tout à l’euphorie de cette « première », ils en oublient qu’en fait il est midi et qu’ils viennent pour dîner. Ils se sont un peu attardés en route et les voilà qui se sont encore mis en tête d’accompagner qui sa copine, qui son copain jusque chez eux pour « y rester une petite minute » ou « juste regarder ses pokemons pour faire quelques échanges ». Il nous faut insister pour y mettre le holà. Robin, qui est déjà arrivé en vélo, s’en mêle et les gronde. Déception… incompréhension… Le soufflé retombe ; on boude un peu ; on marchande en vue du retour l’après-midi…

Le temps de dîner, le calme revient. On s’explique, on fixe les modalités pour le retour l’après-midi et on précise que faire route ensemble n’implique pas aller chez les copains et y rester pour jouer.

Ce même après-midi, Céleste obtient la permission d’accompagner sa copine chez elle et elles reviennent avec un petit mot de la maman qui donne son accord pour un moment de jeu ensemble. Tout est rentré dans l’ordre.

Pour se faire pardonner « d’avoir été méchante » – ce qui est pour le moins excessif – Céleste fait un dessin qu’elle offre à Grand-maman.
Malo ne veut pas être en reste et fait un petit bricolage dans le même but.

Maintenant, le pli est pris et tout se passe bien.

En cette saison, on ne peut plus toujours jouer dehors, mais il y a de bien beaux jeux disponibles sur les écrans des ordinateurs, tablettes et autres iPhone. Alors tout va bien !

Et puis parfois, à table, la discussion prend une tournure particulière :

Ce jour-là, un article de presse parle du centenaire de la naissance de Roland Béguelin. Les enfants ne le connaissent pas. Alors Grand-maman leur explique qui il est et de fil en aiguille parle de la lutte pour la création du canton du Jura et des actions du Groupe Bélier auxquelles elle a pris part.

Robin n’en croit pas ses oreilles…

Et voilà qu’elle parle soudain d’un match de hockey :

« A l’occasion d’une rencontre du championnat du monde de hockey sur glace qui s’est déroulée à Berne le 21 mars 1971, le Groupe Bélier a profité d’une interruption de jeu pour lancer sur la glace des palets aux couleurs jurassiennes. Huit jeunes munis de drapeaux jurassiens et d’une banderole « Jura Libre » ont également réussi à faire irruption sur la glace devant 11’000 spectateurs médusés. La rencontre entre la Suède et la Tchécoslovaquie était retransmise en eurovision. La question jurassienne a pris subitement une dimension internationale. »

Malo et Céleste sont tout ouïe…

Sûr que jusqu’ici, pour eux, un match de hockey, ça ne se déroule pas comme ça !

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