Le vendredi, en fin de matinée, je vais attendre Laura et Quentin à la sortie de l’école. Ils viennent dîner chez nous et passent l’après-midi avec nous avant que leur papa vienne les reprendre en fin de journée. Cette fin de semaine est très attendue de part et d’autre. Bien souvent Grand-maman a plein d’idées de bricolages à faire en tête et si ça se trouve, elle a même déjà préparé le matériel.
Chaque semaine à la sortie de l’école les mêmes scènes se répètent comme un rite : Laura sort la première – leur maîtresse actuelle les libère à l’heure -. Dès qu’elle me voit, elle se précipite en courant et se jette dans mes bras en criant « Grand-papa ! ». Après cela, elle doit souvent revenir vers l’un(e) ou l’autre de ses camarades de classe pour échanger encore quelques mots, puis elle me rejoint et attend son frère avec moi.
Quentin arrive plus tard, gaupé un peu à la va-vite, son sac à dos vaguement enfilé sur ses épaules et fermé tant bien que mal. Il est toujours en pleine discussion ou très affairé avec ses copains ou copines dont il suit le déplacement. Je me demande souvent où il irait ou ce qu’il ferait si dès sa sortie sa soeur ne l’interpelait pas aussitôt qu’elle l’aperçoit pour l’inciter à nous rejoindre. Il vient vers nous et fait un peu son gêné pour dire bonjour. Puis nous nous installons dans la voiture et mettons le cap sur Courgenay.
Tout de suite, Laura exige : « Mets les rois du monde. » (Traduction : « Je voudrais écouter la plage no 4 du CD de la comédie musicale Roméo et Juliette. » Au départ, c’était Enzo qui voulait toujours l’écouter ; il en connaît les paroles par coeur et a fini par transmettre le goût pour cette mélodie à sa cousine).
En fait durant tout le trajet ils (Quentin aussi, mais le plus souvent surtout Laura) ont plein de choses à raconter. Sur l’école, les camarades, les maîtresses, le concierge etc. Pas besoin de relancer beaucoup pour que les récits s’enchaînent, se succèdent, se télescopent, se développent. Et rapidement l’imagination fertile de Laura se met en branle : les événements se renforcent, s’accentuent, s’embellissent, se dramatisent et finissent par prendre une dimension féérique ou magique mais toujours extraordinaire. Ah ! il faudrait pouvoir enregistrer ces dialogues plutôt que d’être absorbé par la conduite en ville à une heure de pointe.
À peine arrivés à Courgenay, ils rassemblent leurs affaires, débarquent, courent vers la maison, ôtent leurs chaussures, se délestent de leurs sacs, enlèvent et laissent choir leurs vestes et bonnets puis se précipitent vers Grand-maman. Les voici à bon port, on va pouvoir passer à table. Car ils ont bien entendu une faim de loup. Même Quentin, à l’en croire. Enfin, jusqu’à ce qu’il tombe sur un jouet ou une activité qui l’intéresse, car après il n’a plus guère envie de manger. Tandis que Laura fait honneur au repas de Grand-maman et dévore de bon appétit, Quentin picore un peu, mais surtout joue et s’amuse.
Une fois le repas et l’attente du dessert passé… (toujours interminable à leurs yeux, cette attente, car il nous faut beaucoup trop de temps pour débarrasser la table, ranger et remettre la cuisine en état) …enfin le dessert. Et puis on peut se mettre à jouer.
À partir de ce moment-là, durant tout l’après-midi, les activités vont se suivre sans relâche et se succéder à une cadence assez folle. Surtout si on s’en tient au rythme des envies et intentions de Laura !
Voici quelques reflets et instants volés lors de tels après-midi :
Ce jour-là, un grand carton est devenu, l’espace de quelques instants, un château à aménager, équiper et animer.
Grâce à la collaboration d’une chaîne de magasins à succursales multiples on installe et anime un mini-supermarché.
Bien évidemment, c’est toujours bien trop tôt que, en fin de journée, leur Papa vient les reprendre. Il ont toujours tellement de jeux encore à faire, d’idées à mettre en oeuvre que la déception est inévitable. Certains départ seront donc un peu maussades. C’est aussi que à l’évidence, la fatigue de la journée et de toute la semaine finit immanquablement par se faire sentir. Dans ces conditions, ce n’est pas de leur faute si l’énergie et la motivation viennent à manquer dès lors qu’il y aurait des rangements à entrevoir ! 😉
C’est sûr que les excuses ne manquent pas lorsqu’il s’agit de ranger un peu !!!! 🙂