Quelques reflets d’une semaine bien remplie, au cours de laquelle on a vu :
…Enzo prendre possession de la cuisine, sortir du matériel et des outils, mettre le grappin sur des fruits et des yaourts puis se mettre au travail et s’affairer…
…pour en un instant nous concocter un dessert que ne renierait pas sa cousine de « La fine lamelle »
Remarque : Ce dessert, il en a préparé une bonne quantité, puis, après l’avoir goûté pour le sucrer, … il n’en mangera quasiment pas ! Pourtant c’était délicieux.
Le lendemain, pendant que leur Maman est chez le dentiste :
Avec les spatules en bois de Maman sur le xylophone de Robin, les jumeaux s’amusent comme des petits fous.
À ces reflets visuels, il faudrait encore ajouter le récit de quelques moments significatifs, drôles ou touchants :
- Quand nous arrivons chez eux, il faut voir et entendre la joie de Malo et Céleste qui se précipitent vers nous en courant avec un large sourire jusqu’aux oreilles et se jettent littéralement dans nos jambes pour que nous les prenions dans nos bras. Et Robin n’est pas en reste dans ses manifestions de joie. Enzo, s’il est là, est en revanche bien plus calme et modéré dans ses réactions
- Le matin, pendant que Robin se prépare pour venir se balader avec moi, il fait main basse sur une barre chocolatée. Il s’empresse de la couper en trois parties et en donne une part tant à Malo qu’à Céleste. C’est bien généreux …et assez malin !
- Le grand plaisir de Robin c’est d’être sollicité pour préparer un café (et avec Grand-maman, ça ne manque pas d’arriver). Il sait très bien manier la machine à cet effet. Ainsi, en ayant préparé un, il prend le verre rempli dans ses mains, puis, du haut de son tabouret, regarde Grand-maman et, avec un petit sourire malicieux, dit : « Alors, Grand-maman, je saute avec ? »
- Nous sommes en voiture Robin et moi et nous allons à Roche d’Or. Nous venons de nous arrêter un instant pour voir le dinosaure (voir plus haut) et reprenons la route. En chemin, il parle, il raconte, il se confie : « Moi, je ne veux plus faire de grosses bêtises : je veux faire doucement avec Malo et Céleste ; je veux leur faire des gros bisous, des câlins tout doux ; je ne veux plus être trop brusque. »
- Dans la montée vers Roche d’Or, soudain, il révèle une nouvelle fois ce qui est une sorte d’inquiétude récurrente chez lui chaque fois que nous partons et que nous nous éloignons de Courgenay : « Mais Grand-papa, comment tu vas faire pour retrouver le chemin pour rentrer à la maison ? » C’est là semble-t-il son grand souci : au moins toujours pouvoir retrouver la maison. Parfois il le manifeste plus simplement en disant : « On s’arrête, on regarde, mais on ne sort pas de l’auto, hein dis ? » ou alors – parce ce que bien entendu non seulement on sort de l’auto, mais aussi on s’en éloigne – « Bon, on veut y aller maintenant ; viens, on rentre ! » Je le rassure en lui montrant que quoiqu’il arrive, j’ai dans ma voiture toutes les cartes géographiques et routières qu’il faut pour trouver notre chemin à coup sûr.
- Un peu plus loin dans la montée il me dit : « Pour rentrer, on redescendra par cette route ? Moi dans les grandes descentes, j’ai toujours peur. De tomber, d’être bousculé, de me faire mal… »
- Bien différentes les réactions d’Enzo dans la voiture quand nous faisons – deux fois par semaine – l’aller-et-retour à la patinoire pour aller à son entraînement. D’abord l’affichage de l’heure : À quelle heure nous serons arrivés (il tient compte du léger décalage qu’a l’horloge de la voiture), combien de temps il aura pour se préparer dans les vestiaires etc. Ensuite les autres voyants et indicateurs du tableau de bord. Il les examine tous et veut savoir ce qu’ils signifient. Ces temps en particulier, c’est la consommation d’essence qui l’intéresse : Comment la jauge varie-t-elle au fil des courses, combien de km d’autonomie l’affichage nous annonce etc. Il est très surpris aussi de constater que le réservoir de ma voiture est bien plus petit que celui de leur voiture familiale, etc Un tout autre type de dialogue !
Jeudi, depuis la crête au-dessus de Roche d’Or nous avons vu les sommets des Alpes. Ciel bleu, du soleil ; derrière nous les Vosges et, plus loin, la Forêt.Noire ; devant nous les éoliennes sur la ligne d’horizon, dans le lointain, nettement visibles, les sommets enneigés des Alpes ; le spectacle était magnifique et Robin l’appréciait. D’où soudain sa déclaration :
« Ce matin, en me réveillant, j’étais triste parce que ma voiture téléguidée ne marchait plus. Mais maintenant, je ne suis plus triste ; je suis content ; parce que j’ai vu les Alpes. »
Quelques secondes encore de contemplation, puis :
« Bon, maintenant, on rentre ! On va chercher Enzo à l’école ? »
oh quel joli récit!