Au retour de l’école, le vendredi après-midi, Laura aime bien aller dans mon atelier. C’est là que nous bricolons, que nous faisons de la couture ou que nous peignons. Il arrive parfois que Quentin se mêle à nos bricolages, mais généralement il préfère rester au salon à jouer aux legos avec grand-papa.
Il y a deux semaines, alors que j’étais en train de peiner à peindre un portrait d’après une oeuvre que j’adore, Laura a eu envie d’en faire un semblable.
Il s’agissait de « La jeune fille à la perle » de Johannes Vermeer, peintre hollandais du XVIIe siècle. Nous avons regardé les images de cette oeuvre tout en relevant les détails intéressants.
Car, je trouve cette oeuvre fascinante. Et cela depuis des années. Le visage de cette jeune femme est empreint à la fois de mystère, de douceur et d’un je ne sais quoi d’un peu triste qui donne à cette toile un ton particulier. La coiffe, savamment travaillée, participe à cette ambiance, alors même qu’elle ne correspond pas à la mode de l’époque. Le peintre l’a choisie à dessein, jugeant sûrement qu’elle seyait à merveille à cette jeune fille. Discrètement, dans le coin du tableau, au niveau de l’oreille, on aperçoit une boule qui éclate dans ce coin sombre du tableau. Il s’agit de la fameuse perle qui donne son nom au tableau. Elle pend de l’oreille et son ombre se reflète dans le cou de la jeune femme donnant l’illusion qu’il y en a deux.
Ce jour-là, Laura a réalisé que l’ambiance de travail qu’elle allait faire était tout à fait par-ti-cu-li-ère. En lui offrant des outils de qualité je la considérais comme une artiste en devenir, capable de réaliser soigneusement et avec application une peinture. Pour preuve, la grande feuille de papier, douce au toucher mais surtout à l’épaisseur respectable que j’ai installée sur le chevalet de peintre.
Laura fut attentive à son travail cherchant à peindre une visage qui comporte une difficulté c’est qu’il n’est ni de face ni de profil. Qu’à cela ne tienne, elle s’est lancée avec confiance dans sa réalisation. Avec assurance elle a peint la coiffe si particulière et la perle, clou de la peinture.
Pour lui faire plaisir, j’ai mis son oeuvre sous verre afin qu’elle puisse l’installer dans sa chambre.
Et voilà le résultat de son travail :
