Imaginez la scène suivante :
Nous arrivons chez Pauline un mardi peu après midi pour garder les enfants pendant qu’elle va au travail. Immuablement la même scène se produit : En entendant leur porte d’entrée s’ouvrir, Malo et Céleste se précipitent vers nous. Eh bien, à chaque fois, Malo, même s’il arrive le premier, qu’il se retrouve devant Grand-maman et doive la contourner, il va venir sauter dans mes bras. Céleste va bien entendu se jeter dans les bras de Grand-maman. (Tant et si bien d’ailleurs, que Robin, s’il voit qu’il ne peut pas arriver le premier près de nous, ne va pas même se déplacer et se contentera d’un « Hou-hou » de loin.)
Imaginez cette autre scène :
C’est à l’anniversaire des jumeaux. On est tous dans le jardin, les enfants s’amusent, qui sur les balançoires, qui sur le toboggan, les uns sautent sur le trampoline, les autres jouent au foot. Tout à coup, Malo, qui était justement sur le trampoline, arrive en pleurant et criant. Il est probablement tombé du trampoline en voulant en redescendre. Pas de bobo apparent, mais ses cris et ses pleurs ont tout pour alarmer. On se précipite vers lui, mais il évite tout le monde, contourne même ses parents qui volent à son secours et se rue vers …moi ! Il est très vite consolé – puisqu’il y a eu plus de peur que de mal – et il repart jouer.
Une autre scène encore (je ne me souviens plus trop des détails, mais ils importent peu) :
Malo regarde un livre, une vidéo ou un jeu. Son papa vient l’interrompre pour aller manger ou faire la sieste ou s’habiller pour sortir, bref, il le contrarie. Malo se fâche, que dis-je, il se met en colère, crie, hurle, se tord et se débat. Grand-maman veut tenter de le calmer ; il l’écarte de manière décidée. Son papa n’y parvient pas non plus et le remet parterre. Enfin Malo accepte de venir dans mes bras et à peine quelques instants plus tard il est calmé.
De telles scènes sont somme toute assez classiques et banales voire fréquentes avec les petits-enfants. Ce qui frappe pourtant, dans le cas de Malo, c’est que ce soit si spécifique-ment à moi qu’en ce moment il est « accro ». Comment cela se fait-il ?
L’explication est probablement toute simple : Depuis toujours très spontanément et natu-rellement, lorsqu’il faut prendre en charge les jumeaux pour les porter, monter avec eux à l’étage pour les conduire dans leur chambre, les sortir de leur lit, les changer, les habiller etc Marie-Claire s’occupe de Céleste et c’est moi qui prend en charge Malo… parce qu’il est le plus lourd des deux ! Ainsi il s’est peu à peu habitué à ce que ce soit moi qui m’occupe de lui, ainsi se sont forgées des habitudes et institués des rites.
Ça finira par rentrer dans l’ordre, mais en attendant ça nous vaut parfois des scènes… étranges et surprenantes.