Pour le 150e article de ce blog, voici une nouvelle salve de bons mots et propos divers relevés ces dernières semaines :
- Laura
À réitérées reprises cet automne Laura relève certains éléments de ma tenue : une fois ce sont les baskets, une autre fois mes pantalons ou alors la chemise que je porte. À chaque fois elle me demande de les garder, parfois en précisant qu’elle les trouve beaux. Elle me signale alors qu’elle les destine soit à son mariage («pour quand je me marierai»), soit à son futur époux. Interrogée à de sujet, elle mentionne une fois Quentin une autre fois Émilien (?)…
En général Laura, quand elle est chez nous, joue à la poupée. Elle sort et vide intégralement les paniers ou cartons de Barbies ou de poupées puis elle plonge dans son monde et anime ses personnages. Un jour, elle joue une scène d’accident ; une poupée doit être conduite à l’hôpital. Laura va alors lui rendre visite : «Bonjour infirmière, je suis la grande sœur de ma petite fille !» ?!?
Grand-maman raconte à Laura des histoires de quand elle était petite, puis des histoires de Jérôme, Fabien et Pauline petits. Laura, qui adore ces récits et n’a guère envie que ça s’arrête, demande :
– Tu me raconte quand Fabien avait tapé Pauline et Grand-papa l’avait bien grondé ?
– Je ne me souviens pas de cette histoire; qui te l’a racontée ?
– Je me la suis racontée toute seule.
- Enzo
Un matin, au cours d’une balade, nous passons par Vendlincourt. Enzo constate : «Moi est déjà venu ici, dans la maison de Lucie.» «Lucie de la garderie ?» «Non, pas Lucie de la garderie, Lucie avec Henrius.» Lucie Hürlimann, donc.
Un jour, accompagnant sa Maman à Belfort, il reconnaît la route à l’approche de Belfort : «A passé par ici pour aller avec Tonton Jérôme et Tata Aurélie à la montagne des singes.» Il est vrai que cette arrivée à Belfort est caractéristique, mais la reconnaître plus d’une année après en ne l’ayant vu qu’une fois, c’est impressionnant, non ?
Enzo adore les prodannes (=promenades) en voiture et en cours de route il discute beaucoup. Ces dernières semaines il s’est montré très intéressé par le changement des saisons et l’évolution de la végétation. C’est aucours d’une de ces discussions (c’était le 18 novembre) qu’il se voit obligé de rectifier : «Non, moi est grand garçon maintenant ; c’est Quentin le petit garçon.» «Et Laura alors ?» «Laura ? C’est une petite fille.» Des notions encore biens relatives de grand et petit…
Un mercredi matin, après qu’il soit habillé, je lui demande : «On y va ?» Tout de suite intéressé il demande : «Va faire une prodanne ? A une idée : si on allait apporter du pain sec aux canards à l’étang ? Et on rentre par la scierie, mais sans sortir.» (…de la voiture). Une autre fois il proposera de retourner «à Sadarsanne voir les crains sur le viaduc». Comment refuser un programme ainsi conçu ?
Et il a de la suite dans les idées : Un matin, exceptionnellement, il voudrait manger quelque chose avant de partir. Il n’y a que du pain sec. Enzo propose alors d’aller le donner aux canards en faisant une prodanne.
À signaler que maintenant, dans la voiture, il apprécie d’écouter de la musique et en réclame. Mais c’est vrai qu’il n’entendra pas la même chose qu’avec son Papa ou sa Maman ! Voir à ce sujet l’article Enzo grandit.
Souvent il s’approche de l’appareil de Grand-Maman et se débrouille pour y mettre un CD. Quand la musique choisie lui plaît, il n’hésite d’ailleurs pas à esquisser quelques mouvement, gestes et pirouettes évoquant une danse. Un jour le voyant ainsi s’affairer autour du poste je lui demande : «Qu’est-ce que tu fais ?» «Mets de la musique. E dois faire « piay »?»
Quand il est chez nous, Enzo a toujours fort à faire car il a de nombreux centres d’intérêts, même sans compter «la télé» (voir ici) ou mon «laphone» (=iPhone) et ses «boules e tombent dans l’crou» (=un jeu de labyrinthe dans lesquel les boules peuvent se faire avaler). Au point qu’il aurait même de la peine à se mettre vraiment à jouer un moment seul avec tout ce qu’il a à sa disposition. Ainsi l’autre jour une idée lui revient à l’esprit : «Peux avoir le momonnaie rouge ? A le croit de jouer avec ?» Il aime manipuler ce vieux porte-monnaie rouge dans lequel il trouve toute sorte de pièces qui n’ont plus cours et avec lesquelles il a donc le droit de jouer.
Jeudi dernier il est arrivé avec le dernier numéro de son journal Popi pour se le faire raconter. On va ensuite réaliser le petit bricolage. Enzo manie – avec beaucoup d’aide ! – les ciseaux puis attend que j’ai découpé les plus petites pièces. Quand c’est prêt, je l’appelle : «Tu viens ?». Il me répond, debout devant l’écran de la TV : «Non, ai pas l’temps.» Imparable…
Parfois, remarquant le calendrier de l’Avent ou la grande armoire du salon qui recèle nombreux trésors sucrés, il dit : «E peux manger un petit cruc ?» (=manger un petit truc)
Après le dîner, il y a un bon gâteau aux fruits pour dessert. À son habitude, Enzo mange d’abord tous les fruits, puis s’attaque – mollement – à la pâte, qu’il ne tarde pas à délaisser. Peu après, il en demande encore . Grand-maman lui fait remarquer qu’il a encore son précédent morceau à finir. La réponse d’Enzo fuse, du tac au tac : «Nononon, aime pas le sec.»
Un mercredi, au moment où le Grand-père prend congé, Enzo lui rappelle : «Tu r’viens demain !» Et le même soir en repartant il nous dit : «Demain j’suis là !» Il a bien assimilé le déroulement habituel de la semaine.
Il a bien compris aussi que chaque mercredi après dîner sa Maman nous lance un petit coup de fil pour prendre de ses nouvelles. Maintenant, c’est lui qui se précipite sur le téléphone, décroche et répond. Il bavarde un moment et termine le dialogue par : «Ciao, bisous !» …ce qui a ravi l’interlocutrice un jour que ce n’était pas encore sa Maman qui appelait !
Un jeudi matin je vais chercher Enzo comme d’habitude, mais je laisse ma voiture chez eux car Pauline en aura besoin. Il a neigé. Nous voici donc bien habillés et équipés rentrant à pied. La marche ne diminue pas le plaisir d’Enzo qui est ravi et discute de plus belle en cours de route. Voici un florilège de ce qu’il dit au cours de notre trajet :
«On fait une belle prodanne dans la neige avec le soleil.» On traverse la route cantonale : «On reste bien au bord de la route et pour craverser, on regade à gauche et à droite.» Suivant du regard un tracteur qui passe, il dévie vers le milieu de la route ; je le lui fait remarquer et le ramène vers le bord. «Heureusement que tu es là pour me surveiller.» La route monte vers les immeubles Air-Soleil «J’ai de la peine à monter.»
- Quentin
Un jour pour dîner il y a la raclette. Quentin, qui se montre souvent difficile pour la nourriture, n’aime pas trop. Alors il demande : Acoc’ tatates peuplais ! (Encore des pommes de terre, s’il te plait)
Un jour que je le porte dans mes bras à la cuisine, il désigne l’armoire et dit : Là, liliyon, coc liliyon. (Il a repéré contre l’armoire une décorations faites de papillons fabriqués à la crèche.)
Laura après dîner demande un biscuit. Quentin court vers l’armoire en disant : «coucoucuit». Il reçoit un biscuit pour lui et un autre pour Laura. Il dit : «Papapa» et quand Grand-maman lui donne le troisième, il hésite embarrassé. Alors il pose l’un des biscuits, prend le 3e, me l’amène et s’en va rechercher celui pour Laura !
Devant l’armoire (fermée) du salon : Coca caco, peuplait ! (Encore du chocolat, s’il vous plait !)
Il faut bien dire qu’à ce jour ces quelques bons mots ont déjà bien vieilli. Quentin fait de très rapides progrès pour parler et s’exprimer et y parvient de mieux en mieux.
Quel bonheur de lire et relire, découvrir et redécouvrir tous ces bons mots! Que de souvenirs…
150 articles déjà ! Quelle belle assiduité à nous raconter les journées de nos bouts de chou avec leurs grands-parents !
C’est toujours un grand plaisir de les lire !