Le jeudi matin, comme sa maman fait l’ouverture à la crèche et part au travail très tôt, c’est son papa qui garde Enzo. Au moment où il doit partir à son tour, vers 7 h 15, je prends la relève et attend le réveil de ce petit bout’chou qui en général prend son temps (il ne se manifeste guère vraiment avant 9 heures). Enzo s’est très vite habitué à ce que soit son grand-papa qui vienne le lever, le changer, l’habiller et le préparer avant de passer la suite de la matinée à Courgenay.
Comme ce jour-là il est seul, il s’adonne librement à ses multiples activités de découverte et d’expérimentation. Il ouvre un tiroir et le vide au moins partiellement ; il (essaie d’)ouvrir les armoires ; il déplace les objets du tiroir vers l’armoire et vice-versa ; il touche, tire, essaie de saisir, tourne, pousse, agite tout ce qui passe dans son champ d’intérêt. Le tout accompagné de grands discours souvent tonitruants… à base de «Da, da !» et autres sons riches et variés mais strictement incompréhensibles.
Quand il en arrive à des endroits où il sait déjà qu’il y a quelque chose qu’il ne doit pas toucher, il s’arrête, fait «non, non» en secouant la tête et passe son chemin. Ou alors il s’approche, tend la main lentement, fait mine de toucher et abordant son plus large sourire nous regarde bien en face en attendant la réaction…
Parfois, pour varier un peu, il lance un jouet en bas les escaliers, fait tomber un couvercle sur le sol de la cuisine ou jette un objet parterre devant lui : les bruits, rebonds et tournoiements que cela déclenche le fascinent.
S’il vient de le faire avec son biberon ou le bout de pain qu’il grignotait (Il adore cela et ne manque jamais de réclamer un peu de pain dès qu’il passe un matin chez nous.), il nous regarde et dit : «Ooohh, ooohh !».
Tiens, remplissons cette boîte !
Voyons, voyons…
Très bruyant, cet engin, mais fascinant. À quoi peut bien servir ce gros interrupteur, là-dessus ?
Eh, mais moi, j'adore aussi les petits raisins secs que Grand-maman me donne dans mon assiette !
Vers 13 heures, je me réjouis de rentrer avec maman pour aller faire ma sieste.
Vers 15 h 30 Grand-maman rentre du travail et va chercher Laura à la crèche.
Ce jour-là, elle grimpe sur le canapé et se dresse contre la fenêtre : «Laisse-ma regarder la sorcière qui fait peur.»
Puis elle se cache dans les coussins du canapé : «J’ose me cacher ? J’ose ?»
Elle regrimpe sur canapé et regarde dehors : «Attendez, laisse-ma regarder. Il y a un chasseur. Il va tuer la sorcière avec son bâton (= fusil, NdT).»
Tout un scénario épique se déroule alors autour de cette sorcière, de ce chasseur et de sa cachette derrière les coussins du canapé.
«Laura prend un allumette, fait un feu. Chchch. Voilà, partie la sorcière.» Tout est bien qui finit bien.
Attention, la sorcière est là !
Je me cache.
Un bon feu. Pour chasser la sorcière ?