Avant-hier, le solstice marquait la fin de l’automne. Voici en vrac, dans un ordre à peine chronologique, quelques anecdotes, images et bons mots collectés au long de cet automne sans toutefois trouver place dans les précédents articles.
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D’ailleurs, en redescendant, Enzo va découvrir que le rétro-pédalage ne freine son vélo que progressivement. Il trouvera alors la judicieuse solution de partir latéralement dans les champs pour ralentir et en sera tout fier.
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Un mardi, arrivant à Courgenay en rentrant de l’école, Laura me dit :
– Tu sais, Grand-papa, je ne viendrai plus jamais à la crèche de Courgenay. Maintenant je suis à la crèche de Porrentruy.
Précisons qu’elle dit bien volontiers qu’elle s’y plaît beaucoup. Non sans ajouter :
– Mais je la regrette quand même, la crèche de Courgenay.
Eh oui. À son âge déjà, des pages se tournent irrémédiablement. Déjà des souvenirs, déjà des regrets.
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– Mais alors, quand je s’rai papa, comment on va faire avec Laura et Quentin ? On n’aura plus de place dans les chambres ici !
Les éléments de réponse que nous lui donnons alimentent sa réflexion… Surgissent de nouvelles questions :
– On habitera dans des autres maisons ? Mais comment on pourra se voir ?
– Mais moi je voudrai toujours voir ma maman et mon papa.
Qu’il est difficile et même dur pour eux de se représenter l’avenir – si lointain à l’échelle de leur vie – et d’en avoir une image juste, positive mais rassurante à l’aulne de leurs besoins actuels.
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Un mardi en rentrant de l’école avec Laura, alors que les travaux en ville de Porrentruy nous obligent à contourner le centre, nous tombons dans le flux des élèves sortant des collèges et convergeant vers la gare. Laura est étonnée et un peu impressionnée par le nombre d’élèves qui se déplacent sur les trottoirs. Elle les regarde puis me fait :
– Dis, t’as vu Grand-papa, c’est le pédibus des grands !
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Lors de l’entraînement de hockey, Enzo doit jouer à «l’homme noir». Il n’a pas très bien compris le jeu, alors sa Maman le lui explique. Il écoute bien ses explications puis demande :
– Mais alors, si je me fais attraper, l’homme noir, il va me manger ?
– Et si je suis un homme noir, après, je peux de nouveau être un garçon ?
Enzo (à dr) et son Papa (à g.) jouant du hockey. Au milieu, Enzo tient dans sa main la canne de Desmarais qu'il a reçue.
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Un lundi Laura reçoit malencontreusement un coup de pelle de Quentin. Elle a l’arcade sourcillière et la paupière un peu enflée. En arrivant chez nous le soir, elle me le fait remarquer et dit :
– Tu crois pas que demain à l’école mes copines vont le remarquer ? Elles vont se demander ce qui s’est passé. C’est impressionnant, non ?
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Souvent, quand elle conduit Enzo à la patinoire, Pauline en profite pour aller faire quelques courses avec Robin avant de récupérer Enzo à la fin de son entraînement.
Enzo adore jouer au hockey et passe de bons moments avec son entraîneuse. (Pour lui, le mot est parfaitement épicène…) Pourtant, un soir, en rentrant il demande à sa Maman :
– Tu vas encore souvent m’abandonner comme ça ?
Tout de suite les grands mots !
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