Vaisselle, hockey et prison

Petit florilège de ces dernières semaines :

Grand-maman a fait beaucoup de rangements ; du coup, nous avons à plusieurs reprises amené des objets chez Emmaüs à Boncourt. Ce jeudi matin-là, nous chargeons plusieurs cartons de vaisselle. Enzo participe avec plaisir et donne un précieux coup de main. Comme il sait que nous allons partir en vacances plusieurs semaines, il pense avoir compris…

– Est-ce que, eh ben, tu iras la rechercher la vaisselle quand tu seras rentré de vacances ?

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Interrogé sur ses  entraînements de hockey, Enzo parle volontiers notamment des petits matches qui terminent les séances. Surtout bien sûr si son équipe a gagné. Et plus encore s’il a pu marquer un but.

Mais il reste, si je puis dire, assez philosophe.

– Des fois on gagne, des fois on perd. Le but, c’est de participer et de jouer. C’est ce que mon Papa m’a dit.

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– Il avait un match, ton papa, ce week-end ?

– Oui, il avait un match amical. Je crois que c’était à Mical contre Mical. Je crois qu’il a gagné.

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Ce lundi, je suis en train de l’aider à s’habiller et à se préparer pour aller à l’entraîne-ment. Comme c’est une des premières fois, j’ai un peu de peine à m’en sortir avec ces plastron, protège-cou, coquille, genouillères, coudières etc

– Aide-moi un peu, ne bouge pas tant. J’ai déjà assez de peine comme ça à m’en sortir. Je n’ai pas l’habitude de tout ça, moi.

Alors Enzo, avec un petit sourire ironique mais surtout incrédule :

– Oh ! Tu faisais quand même bien du hockey, quand tu étais papa…?

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– Voilà, je viens te rechercher à la fin de l’entraînement. Joue bien et tâche de gagner.

– Je vais surtout tâcher de marquer des buts. C’est Geoffroy Vauclair qui l’a dit : Quand on joue, c’est d’abord pour marquer des buts.

(Geoffroy Vauclair est le nouvel entraîneur de l’équipe d’Enzo pour cette saison.)

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Dans la voiture ramenant Laura de l’école accompagné d’Enzo et de Quentin, voilà que la discussion en arrive aux contrôles de police sur la route (!).

– T’imagines, si elle arrêtait Grand-papa.

– Si elle le mettait en prison…

– Moi, je serais triste, si Grand-papa devait aller en prison.

– Oh ben moi aussi. Et Grand-maman aussi, elle serait triste.

– Oui, même Papa et Tata Pauline seraient tristes, si Grand-papa devait aller en prison.

– Oui. (un temps de silence) Mais pas Aurélie !

– Ah ben non, pas Aurélie, bien sûr.

Re-moment de silence…

– Mais si, Maman serait triste aussi. Parce les autres seraient tous tristes !

Serait-ce le signe qu’ils ont une perception assez claire des liens de parenté ?