Les jeudis se suivent mais ne se ressemblent pas. Non pas parce que l’un des deux est la Fête-Dieu – elle n’est pas fériée à Lausanne, les cours y ont lieu comme chaque semaine -, mais parce que d’autres aléas se sont manifestés.
Dans la nuit de mercredi 22 au jeudi 23 mai, Quentin se réveille avec une très forte fièvre. Forte au point qu’il se met à délirer : Il voit du sang partout et une Léïa qui est cassée ! Il est brûlant et a peur. Il n’y a que sur le canapé du salon qu’il se calme un peu. Nuit agitée donc et quasi sans sommeil pour Grand-maman qui à grand renfort de compresses vinaigrées puis de médicaments va tout faire pour soigner son petit-fils.
Finalement il s’avèrera, selon le médecin, que ce n’était « que » une angine. Mais elle ne sera pas passée inaperçue !
La semaine suivante, plus d’angine et donc nuit plus calme. Pas d’école non plus – Fête-Dieu oblige -, donc tout le temps pour un petit déjeuner tranquille, « comme à l’hôtel ».
Le temps daignant faire un petit effort dans le sens du beau (on verra même un peu de soleil), nous allons dîner au restaurant à Roche d’Or.
Le panorama est beau et change au gré du passage des nuages et des éclaircies.
Au retour, Laura parle des champs de colza que nous voyons au bord de la route. Elle les avait déjà bien repérés depuis Roche d’Or et sait qu’on en fait de l’huile. Elle constate :
– C’est bizarre. Vus de loin, c’est beau. Ça fait des beaux champs jaunes. Mais de près, c’est moins beau. Il y a plein de vert entre les toutes petites fleurs jaunes.
Elle n’a pas ses yeux dans sa poche et ne manque pas de perspicacité !
Quentin, lui, se pose d’autres questions. Plus tard, entre deux jeux au salon, soudain il demande :
– Grand-maman, pourquoi, toi, t’as pas d’enfants ?
C’est vrai, ça. Comment imaginer ou réaliser que son papa, son tonton ou sa tante aient pu être des enfants et sont nos enfants ?