Message à lire à Enzo à l’occasion de son anniversaire
Mon grand chéri.
Aujourd’hui tu as 6 ans. Comme le temps passe vite! J’aimerais te dire que tu es un chouette petit garçon. J’aimerais te dire que je t’aime et que je ne t’oublierai jamais.
Au fil des années tu as développé des intérêts pour le sport mais aussi pour l’écriture et la lecture. Et ça c’est très important. Je t’en félicite. Bientôt, tu sauras lire couramment et ce jour-là sera un très grand jour. Car tu pourras lire toutes sortes de livres qui te feront découvrir le monde et les Hommes. Par la lecture tu développeras ton intelligence, ton langage et ta pensée. Avec le temps tu pourras te faire ta propre opinion. Quelle belle aventure que la lecture!
Sais-tu que de nombreux enfants sur notre terre n’ont pas la chance d’aller à l’école? Aujourd’hui, il y a 57 millions d’enfants de ton âge qui ne vont pas à l’école et qui n’y irons jamais. Ils ne sauront donc ni lire, ni écrire, ni calculer. Ils ne pourront pas avoir de vrai travail. Ils ne sauront rien de ce qui se passe dans le monde, ils ne pourront lire ni journaux, ni les étiquettes des médicaments, ni les recettes de cuisine, ni les modes d’emploi et plein d’autres choses encore. C’est triste, tu ne trouves pas ?
J’aimerais te raconter une histoire. Au début elle est triste mais elle finit bien.
Dans un grand pays lointain qui s’appelle le Pakistan, il y a des groupes de personnes qui voudraient imposer leurs idées au monde entier et en particulier dans les pays où ils vivent. Ils sont très très méchants. Il s’appellent les talibans. Il y a 3 ou 4 ans, ces horribles personnages ont annoncé que, dès le début de la nouvelle année, toutes les filles du Pakistan auraient l’interdiction d’aller à l’école. Les pakistanais étaient scandalisés, surtout ceux qui étaient parents de filles. Mais ils n’osaient rien dire de peur des représailles. Car les talibans les avaient avertis qu’en cas de désobéissance ils brûleraient le visage des filles.
On était à la fin de l’année. Il restait donc quelques semaines avant la mise à exécution de cette interdiction. Les filles profitaient d’aller à l’école et de bien travailler. Mais une jeune fille nommée Malala était tellement déçue et révoltée qu’elle a osé débattre du problème dans sa classe, dans la rue et dans sa famille. Malala faisait parler d’elle dans les journaux. Grâce à Internet, le monde entier fut rapidement informé de ce qui se passait au Pakistan. Des milliers de courriels de soutien furent envoyés à travers tous les pays du globe. Les journaux relayaient l’information.
Un matin, des hommes armés arrêtèrent un bus qui conduisait des filles à l’école. Des hommes armés entrèrent dans le bus et demandèrent « Où est Malala? » Un des hommes s’approcha d’elle, lui mit son pistolet sur la tempe et tira.
Le monde entier, une fois encore, apprit rapidement ce qui s’était passé. Malala était dans un état très très grave. Des médecins anglais proposèrent à ses parents de l’emmener et de tenter l’opération très compliquée dans leur hôpital.
L’intervention dura des de nombreuses heures et fut très délicate. Tout le monde avait vu Malala à la télévision, peu après l’attentat. On se demandait si elle s’en sortirait. Après de longues semaines d’attente, Malala sortit de enfin de l’hôpital. On ne voyait pas bien son visage mais on savait qu’elle était sauvée.
Malala avant l’attentat Malala quelques semaines après l’opération
Le 12 juillet de cette année, jour de ses 16 ans, Malala a fait un discours impressionnant devant des gens très importants venus du monde entier. Elle a été très applaudie et félicitée pour le message d’espoir qu’elle donne à tous les enfants qui n’ont pas la chance de pouvoir aller à l’école.
Devant cette foule de gens elle a dit beaucoup de choses, mais elle a dit à peu près ceci:
« Aujourd’hui n’est pas le jour de Malala, c’est le jour de tous les garçons et de toutes les filles qui ont élevé la voix pour défendre leur droit d’aller à l’école… Je suis ici pour défendre le droit à l’éducation pour les enfants du monde entier. »
J’espère que cette histoire vraie que je t’ai racontée t’a intéressé. Quand je vois ce qui se passe dans beaucoup de pays pauvres du monde, je suis drôlement contente que tu puisses aller à l’école et que tous les enfants de notre pays puissent apprendre à lire, à écrire et à calculer.
Je te serre très fort dans mes bras et je t’envoie 6+6+6+6+6+6+6+6 baisers sur tes 2 joues!
Grand-maman
Très jolie histoire! Je ne manquerai pas de la lui raconter et peut-être pourra-t-il en profiter lors de ces chouettes moments passés chez vous!