Chronique d’un mercredi presque ordinaire… (MCl)

Il est 8 heures environ quand la porte d’entrée s’ouvre doucement. Laura est en tête, suivie de son papa qui porte LE sac (voir l’article qui lui est consacré).

Laura est tout sourire, bavarde et raconte déjà plein d’histoires que nous ne comprenons pas toujours bien. Elle grimpe l’escalier et très vite se met en quête de jouets.

– Au revoir Laura, dit papa.

Mais Laura est déjà au travail et c’est avec peine qu’elle accepte de donner un bisou d’adieu à Jérôme.

Vers 9 heures arrive Enzo, tout sourire également et déjà plein d’entrain.  Il grimpe à quatre pattes l’escalier en racontant des histoires dans un langage qui n’appartient qu’à lui. Pauline suit de près, portant elle-aussi LE sac (voir l’article qui lui est consacré).

Laura a entendu son cousin arriver et se précipite pour l’accueillir. Ah, comme elle est contente de le revoir ! Elle lui fait fête, le serre dans ses bras, l’embrasse, le couvre de baisers dans le cou, lui frotte les cheveux en criant: “Salut Enzo !”, “Mon cousin Enzo, là !

Ce débordement d’affection, cet élan de tendresse n’est pas toujours au goût de Enzo qui trouve que cette  démonstration est parfois étouffante. Il tente de se dégager de cette étreinte avec énergie. La chute est inévitable. L’un et/ou l’autre se retrouve les quatre fers en l’air et c’est ainsi que les  premiers pleurs retentissent. Mais tout rentre bien vite dans l’ordre et la journée peut commencer dans la joie et la bonne humeur.

Tu joues avec moi ? (29 avril 09)

Tu joues avec moi ? (29 avril 09)

Viens, on peut grimper !

Viens, on peut grimper !

Cheval galope… Hue, coco !

Cheval galope… Hue, coco !

Dire qu’ils jouent tranquillement serait mentir. Dire qu’ils jouent ensemble serait exagéré et prématuré. Si chacun s’occupe un moment avec un jouet  cela ne saurait durer. En général, Laura ne tarde pas à réclamer le jeu que Enzo a dans la main. Ce qui entraîne inévitablement  cris, pleurs et chutes. Jean-François et moi devons régler au plus vite cette scène de ménage sous peine de blessures diverses. Car Enzo, depuis quelques temps, ne se laisse pas faire et se défend becs et ongles. Voilà Laura confrontée à une situation nouvelle. Ce qui ne fait qu’augmenter sa déception et sa frustration. Nous devons être stratégiques et pédagogues. Nous ne sommes pas trop de deux pour régler le problème. Il faut à la fois apaiser Enzo et parlementer avec Laura. Nous cherchons un consensus afin de satisfaire les deux.

Cette situation, qui nécessite une grande diplomatie, se présente plusieurs fois dans la journée. Il faut à chaque fois  y trouver une solution, consoler et raisonner les enfants.
Le meilleur moment de la journée pour Laura et Enzo est probablement celui où je me dirige à la cuisine pour préparer le repas.

Non pas que le travail culinaire les intéresse particulièrement, mais plutôt parce qu’il y a de quoi se mettre quelque chose sous la dent. Avec une préférence toute spéciale pour les raisins secs. Enzo sait bien où ils se trouvent. Il se tient devant l’armoire en m’interpellant et en criant “i-yens”! J’ai compris. J’ouvre l’armoire et Enzo se précipite à la recherche de son bol “petit ours brun”. Car c’est ce récipient-là, et lui seul, qui peut contenir les raisins secs ! Laura, elle, est assez indifférente quant au choix du contenant et prend l’assiette qui lui tombe sous la main.

Il y a des règles, auxquelles il ne faut pas déroger, pour déguster les raisins !

Une fois servis, Laura et Enzo s’installent tous les deux autour de leur petite table, chacun sur la chaise qui lui est destiné. Tout en mangeant, Laura propose de jouer au restaurant. Je suis “la maître d’hôtel” et je leur demande ce qu’ils désirent.  Je leur sers un biberon de sirop tout en mimant les attitudes de la  serveuse. Laura est enchantée et adore cette petite comédie. A la fin de la dégustation,  il faut payer et Laura fait mine de sortir de la monnaie de sa poche.  Enzo n’est pas content de mettre un terme à ce moment agréable. Il se lève et se dirige à nouveau vers l’armoire en se manifestant. Il faut donc parlementer et je lui propose généralement de prendre encore une seule et unique dernière portion de raisins secs avant le repas.

(A propos de raisins : Pauline me racontait il y a peu qu’elle s’était posée des questions en remarquant, un jour, que les selles de Enzo était parsemées de petites “boules” difficiles à identifier. Perplexe, elle a réfléchi longuement avant de penser que la faute était aux fameux petits raisin que son fils avalait tout ronds !)

L’autre intérêt de la cuisine est qu’on peut parfois jouer à la pâtissière. Quand je fais de la pâte, c’est la fête ! Installés avec leur matériel de cuisine, vêtus d’un tablier, ils malaxent avec application un morceau de pâte, y dispersant des morceaux de pommes , ou des raisins secs qui ont tôt fait de disparaître comme par enchantement.

Jouons avec la pâte !

Jouons avec la pâte !

Mais qui …

Mais qui …

…finira par être dans le pétrin ?!

…finira par être dans le pétrin ?!

Comme toutes leurs occupations, l’intérêt pour ce travail culinaire ne dure pas longtemps. Ils en ont vite marre de faire des tartes. Il faut donc tout ranger et nettoyer. Inutile de dire que leur pâte, de blanche est devenue grisâtre. C’est en toute discrétion que je la donne aux oiseaux.

sans commentaires…

sans commentaires…

C’est avec difficulté que je tiens mon horaire et arrive à terminer le repas dans les temps. Je n’ai pas besoin de montre pour savoir que nous approchons de midi. En effet, plus nous nous approchons de cette heure, plus Enzo manifeste son impatience à aller à table.

J’ai constaté que ce n’est pas la faim qui le fait pleurnicher mais plutôt l’envie de marquer un temps d’arrêt, de se poser, de mettre un terme à une partie de la journée.

Vers 11h30, on sonne à la porte. Laura et Enzo se précipitent. Ils savent bien qui arrive chaque mercredi pour prendre le repas avec nous: le grand-père!

Salut grand-père ! dit Laura

Enzo lui fait fête lui aussi ; il l’interpelle par de sonores « A-yuu » ou « A-yii » et grand-père Etienne en est tout ému. Comme chaque fois, il s’adresse à eux en leur demandant:

– J’ai quelque chose dans ma poche. Qu’est-ce que j’ai dans ma poche?

Laura et Enzo le savent bien et sont impatients de découvrir les deux branches de chocolat enfouies dans la poche de son manteau.

– Quelle couleur veux-tu Laura?

– La rouge !

Grand-père distribue. Enzo veut l’ouvrir sur-le-champ.

– Seulement un petit morceau, dit Grand-père, car on va bientôt dîner.

Enzo accepte ce compromis et boulotte tout rond son bout de chocolat.

Le moment du repas est d’une grande intensité. Je prépare les assiettes des enfants, Jean-François coupe les aliments. Puis je sers le grand-père et m’installe auprès de Laura ou de Enzo. Impossible de manger en même temps que les autres : les grands-parents s’occupent d’abord de leurs petits enfants.

Enzo mange de bon appétit et apprécie de finir son assiette en se débrouillant seul. La cuillère est encore difficile à manier mais les doigts font très bien l’affaire, non ? Laura aime tout particulièrement les pâtes et la salade avec beaucoup de sauce. A peine l’assiette terminée qu’ils ne tiennent plus à table, même si le dessert n’a pas encore été servi. Nous n’avons pas encore trouver le bon moyen de les faire rester à table.

Nous aimons bien prendre le café au salon. Grand-père lit la presse du jour tandis que Enzo suit des yeux l’assiette contenant tarte, gâteau ou biscuits. Impossible de résister à de si bonnes douceurs et, pour être sûr de ne pas manquer, il prend directement deux parts, une dans chaque main.

L’heure avance et Enzo montre des signes de fatigue. Je vais le changer, tandis que Jean-François part à la recherche des deux ou trois doudous nécessaires à son sommeil et prépare le biberon de sirop.

Tout content d’être au lit, Enzo s’endort en deux temps trois mouvements.

Quant à Laura, c’est une autre chanson ! Si elle n’est pas à proprement parlé opposée à la sieste, elle ne parvient pourtant pas à s’endormir. Depuis qu’elle dort dans un grand lit (elle est fière d’être dans celui que Fabien occupe quand il vient au Jura), je lui propose de me coucher à ses côtés.  Il est vrai que ma proposition est un peu intéressée : Un petit somme me ferait le plus grand bien. Mais c’est peine perdue. Elle bouge, discute, fait des pirouettes, suce son pouce quelques instants puis se retourne… bref, elle ne veut pas dormir.

Une seule personne réussit l’exploit : Pauline. Mystère insondable, sa tata parvient à chaque fois à persuader sa nièce à faire un petit somme et ça marche !

Après la sieste de Enzo qui (depuis quelques temps) dure généralement une heure et demie, voire un peu plus, nous passons  diversement l’après-midi selon le temps qu’il fait. Le plus souvent, nous sortons, soit  en direction de la place de jeux située un peu plus loin, soit vers la maison en construction de Pauline et Vincent, soit aux alentours du village, soit à l’étang de Cornol.

Balade autour de l'étang. (15 avril 2009)

Balade autour de l'étang. (15 avril 2009)

L'endroit est calme et reposant.

L'endroit est calme et reposant.

Le printemps fait fleurir les arbres.

Le printemps fait fleurir les arbres.

A propos de balades, nous avons dû acheter un «buggy board», sorte de support fixé à l’arrière du pousse-pousse, afin que Laura puisse s’y tenir debout.

LASCAL BuggyBoard Maxi Schwarz

A son âge, elle ne peut faire une longue marche sans se reposer. Au début, elle n’était pas trop rassurée et descendait à tout moment de ce marche-pied. Elle préférait être à la place de son cousin, assise dans le pousse-pousse. Un jour, à force de réclamer un changement, nous avons mis Enzo debout à l’arrière. Et ce fut pour lui un bonheur et une fierté extrêmes ! A tel point que a cousine en fut jalouse ! Aujourd’hui, c’est moitié-moitié, chacun à son tour. Toujours les compromis…

Ce n'est pas prévu pour deux ainsi !

Ce n'est pas prévu pour deux ainsi !

La place de jeux est l’endroit préféré de Laura. Elle  s’y plaît follement et apprivoise de mieux en mieux le grand toboggan. Au début, Enzo ne s’aventurait pas trop et préférait regarder et marcher alentour. Mais il s’enhardit de plus en plus et n’hésite plus, aujourd’hui, à affronter les engins.

L’étang de Cornol est, lui aussi, un lieu très prisé. Il faut dire que cet endroit est de toute beauté. Situé en bordure de forêt, calme et paisible, nous pouvons y admirer les canards qui se promènent au fil de l’eau ou qui plongent. L’automne passé, nous avons même cueilli des mûres que nous avons apprêtées en tarte délicieuse à notre retour, pour le grand plaisir des enfants.

La plupart du temps, j’emmène le goûter avec moi quand nous sommes en balade. Je sais que les petits apprécient tout particulièrement cette petite pose pique-nique. Pomme,  banane, biscuits secs ou petit pain-chocolat, ils raffolent!

Goûter - pique-nique !

Goûter - pique-nique !

J'aime ça !

J'aime ça !

A mesure que la journée avance, la fatigue se fait à nouveau sentir. Il est temps de penser rentrer à la maison et retrouver papa-maman.

Pauline arrive la première, suivie de Jérôme ou Aurélie.

La fatigue aidant, le départ n’est pas toujours facile et il faut parlementer et promettre qu’on se reverra bientôt.

Les enfants partis, nous rangeons encore la maison avant de nous poser devant la télé  avec les journaux du jour, fatigués par notre journée bien remplie.

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2 réponses à Chronique d’un mercredi presque ordinaire… (MCl)

  1. Jérôme dit :

    Très beau texte, mais qui comporte une inexactitude : Il n’y a pas que Pauline qui arrive à faire faire à Laura sa sieste : j’y parviens aussi (avec certes plus de mal, mais j’y arrive quand même !)

  2. Grand-papa dit :

    Certes, mais le texte ne concerne que la sieste chez nous…

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