Exceptionnellement, Marie-Claire va chercher Laura à la crèche en fin d’après-midi. Ça tombe bien : Laura avait passablement pleuré le matin en arrivant – ce qui est très rare – et ne semblait pas en grande forme.
Arrivée chez nous, elle est restée longtemps immobile dans mes bras à sucer son pouce. Puis peu à peu sa vitalité est revenue. Elle a commencé à grimper sur le canapé du salon pour regarder par la fenêtre à la recherche de la «sorcière pomme de terre». Comme je m’approchais d’elle pour parer à toute chute éventuelle, elle a passé son bras autour de mon cou puis elle m’a dit : «Je te tiens, Grand-papa, je te tiens.» Nous avons ainsi longuement observé la pluie qui tombait, les gouttelettes d’eau sur les vitres qui peu à peu coulaient vers le bas, les quelques flocons de neige qu’on voyait et les nuages gris et sombres qui amenaient ce mauvais temps.
Nouvel accès de tristesse au moment de rentrer chez elle ; elle se met à pleurer et ne veut pas partir. Un bonbon viendra fort opportunément faciliter le départ.